Ce matin le réveil est tardif et un peu compliqué. J’ai eu du mal à m’endormir hier soir en commençant à psychoter avec d’éventuels loups dans le coin… En vrai il n’y a rien mais je me sentais loin de tout donc ça a mouliné sévère dans ma caboche.  Un classique pour moi. Si on ajoute le fait que le terrain n’était pas plat, on obtient un combo redoutable pour mal dormir ! 😆

Bref, le réveil a piqué et je ne décolle que vers 10h15 tranquille : j’ai le temps ! Les premiers tours de roues me font comprendre qu’hier avec la fatigue et la pluie, j’avais choisi le pire emplacement pour bivouaquer. Seulement quelques centaines de mètres plus loin il y avait des spots plus plats, plus à l’abri… Tant pis.

Avant d’attaquer une grosse section tout terrain qui semble vide de stations services, je préfère faire un aller retour à Fagernes histoire d’assurer le coup. 32 kilomètres de route goudronnée qui tourne, ça fait du bien.

Je commence directement par mon péché mignon : les maisons en bois avec toit végétalisé. 🤩 Il n’y a pas à dire : c’est vraiment classe et j’adore !

Je jardine un peu (comprendre : je me rate avec le GPS) mais je reprends rapidement la bonne route. Je trouve ainsi sur mon chemin quelques jolies petites cascades.

J’alterne ainsi les beaux paysages avec un peu de neige, les jolies maisons traditionnelles et les cascades avec une mention spéciale pour celle-ci qui offre une table sous abri au dessus de l’eau.

C’est vraiment une belle journée et tout se passe bien. Une fois n’est pas coutume, je décide de faire une pause casse croute vers 14 heures, histoire de grignoter un morceau. Le coin est sympa avec de l’ombre, la fraîcheur de la rivière, j’y suis bien !

J’y suis tellement bien que j’ai envie de valider mon avancement dans le trajet. Il y a trois jours j’avais calculé qu’il me restait 2400 kilomètres à parcourir pour aller jusqu’au Cap Nord. Soit une moyenne de 130 km par jour. Trop facile ! Sauf qu’aujourd’hui en regardant mieux je trouve 3200 kilomètres restants ! Soit une moyenne journalière de 230 kilomètres. Ce n’est plus la même limonade !

L’explication est que quelques jours plus tôt, j’ai lu les valeurs en miles au lieu de celles en kilomètres… 1 miles = 1,6093 km. Il va falloir se cracher dans les mains ! Mon premier réflexe fût de vouloir faire des coupes dans le roadbook, mais Sit m’encourage à faire le maximum. Je continue donc comme prévu mais en ayant en tête que je dois augmenter mon quota de kilomètres quotidien.

Je pars directement dans la montagne, la route est sinueuse à souhait avec un asphalte propre, ça me permet de rouler propre sans fatigue. Et puis rapidement je tombe sur des névés plus importants, ça fait du bien, ça rafraîchi le bonhomme.

Les paysages sont vraiment beaux avec les montagnes au loin, je ne regrette pas d’avoir gardé cette boucle !

Pour rejoindre Beitostølen, je dois prendre une dernière gravel road qui traverse une montagne, malgré le péage qui ne fait pas plaisir, le chemin commence bien avec une jolie cascade qui aurait peut être méritée qu’on s’y attarde plus. Mais crapahuter en gros équipements de moto ne me fait pas envie.

Malheureusement une vilaine barrière se dresse en travers de mon chemin. Alors que je m’apprêtais à faire mon délinquant, je vois une maison avec des ouvriers dedans. Ils m’expliquent que même si sur ce versant la route est propre, sur l’autre il y a de la neige et de la glace. Ils m’indiquent même une route pour contourner la montagne.

J’arrive donc à Beitostølen après presque 270 kilomètres parcourus dans la journée. Il est tard selon mes standards je décide donc de prendre un camping et une cabine pour me reposer au mieux.

Le camping est désert, il n’y a personne à la réception donc j’appelle et le gars me dit qu’ils sont complets pour les cabines mais que je peux poser la tente et payer demain… Je crois surtout qu’il ne voulait pas bouger ses fesses !

Un repas rapide avec pâtes au pesto et bacon et je rejoins ma tente pour une nuit bien mérité !