La nuit fût fraîche mais j’ai eu la chance en dormant dans l’abri de bénéficier d’une vue magnifique pour m’endormir !

Comme dit l’ami Giaco : « Ça fait une belle TV ». La faible luminosité, le feu mourrant et le superbe paysage, effectivement tout y est !

D’ailleurs vers le petit matin une brume vient ajouter au paysage.

Mes colocataires de bivouac émergent petit à petit et chacun se prépare son petit déjeuner. Je fais un peu ma star avec mes oeufs brouillés, bacon et tranches de pain de mie grillées. Déjà que les burritos d’hier soir ont marqué les esprits des motards… 🤣

Kun (désolé pour l’orthographe) est sur un trip de neuf mois, il comprend en me voyant cuisiner que faire des pâtes et des tartines de beurre d’arachide tous les jours, va vite le lasser. Je lui montre le livre que m’a offert ma maman avant de partir en lui disant de fouiller sur internet pour des recettes de bivouac. Ça devrait lui changer la vie.

Tout le matos est chargé, je suis le premier à partir, peut être nous reverrons nous sur le TET on ne sait pas mais en tout cas ce fût une bonne rencontre !

Je crois que j’ai trouvé la réserve de graviers pour les routes ! Ca fait de belles montagnes de trucs qui glissent sous les roues. 🤣

Et puis rapidement je tombe sur la frontière norvégienne. Onze années que je n’avais pas roulé sur le sol norvégien, je ne vais pas dire que ça me manquait mais en tout cas c’est un marqueur du temps qui passe !

Les premiers chemins sont les mêmes que ceux de Suède (en même temps on est à côté), mais je note quand-même qu’il y a plus de sable avec les petits graviers : il va falloir rester concentré !

Rapidement, je fonde de grands espoirs sur le TET norvégien. De jolis passages avec de la caillasse, un peu de dénivelé et même quelques flaques à passer !

Et puis rapidement, on revient sur d’immenses pistes bien rectilignes avec du gravier mais pas trop… Histoire d’ouvrir en grand ! 😇

C’est comme une autoroute mais avec de la terre et du gravier.

Un peu plus loin, un motard me fait signe, je m’arrête : c’est Kun ! Truc improbable, en partant après moi, je le rattrape ! Il est embêté car il ne sait pas s’il faut payer pour emprunter la route. A cette occasion, il m’apprend à me servir de Google Lens pour la traduction. Je sens que ça va être utile.

C’est aussi à ce moment-là que je m’aperçois que je n’ai pas de couronnes norvégiennes, du coup c’est compliqué pour payer. Mais en regardant comme on peut, nous comprenons qu’il ne faut payer uniquement si on veut camper. Pour aider à l’entretien de l’endroit. Donc nous décidons de rouler ensemble.

J’appréhende un peu car le gaillard est jeune, solide et roule en 690 enduro préparée adventure. En comparaison, ma mémère Angie accuse facilement 60kg de plus et le pilote n’est plus de toute jeunesse ni même de top qualité ! Mais on verra bien.

Ou pas en fait ! Les chemins étant hyper poussiéreux Kun dégage un nuage qui masque la vue. Et puis il roule l’asticot ! Je dois me cracher dans les mains pour suivre dans les virages. D’ailleurs j’ai chuté à très faible allure dans un virage serré qui était bourré de gravier : perte de l’avant, j’ai posé gentiment la moto. Aucun bobo !

Après ça Kun me laisse devant pour imprimer le rythme. On trace tant et si bien que nous parcourons une bonne distance et nous nous séparons vers Sørskogbygdvegen. Lui doit rejoindre les autres, moi trouver de l’eau, de la monnaie locale et un camping pour une bonne nuit.

Ne trouvant mon bonheur, je poursuis le TET jusqu’à Elverum, petite ville de plus grosse importance.  Après moultes galères, je suis posé au camping, j’ai de l’argent, de l’eau, je suis propre et prêt à me faire une pizzeria. Il faut bien se faire plaisir un peu!

Le temps de rentrer, le ciel m’offrira un dernier spectacle de toute beauté pour cette journée.

Au final grâce à Kun, j’aurais enquillé 170 kilomètres aujourd’hui alors qu’en partant aussi tard, je ne misais que sur une centaine tout au plus ! Et aujourd’hui je pars encore super tard pour vous écrire cet article 🤣