Oui carrément, aujourd’hui ça a été du grand n’importe quoi mais dans le bon sens du terme.

Déjà au réveil, deux bonnes nouvelles : la première, c’est que j’ai bien dormi et avec la petite nuit précédente, ce n’est pas plus mal. La seconde, c’est que je n’ai quasiment aucune douleur à la cheville ! Je marche presque correctement donc je décide de continuer ma route !

Mais bon, le temps d’émerger, de prendre une bonne douche, de manger et plier les gaules, il est 10h20 quand je me mets en route. Pas grave : je ferai moins de kilomètres aujourd’hui. Je suis déjà content de pouvoir poursuivre l’aventure !

Comme souvent, la journée débute par de grandes lignes droites faciles à appréhender. Et puis, comme c’était trop simple, les grandes lignes droites deviennent plus bosselées pour bien réveiller le conducteur.

Mais cela ne dure pas et c’est tant mieux pour mon kilométrage journalier. Le TET fait rapidement prendre des routes goudronnées sur de longs kilomètres. C’est agréable et reposant.

J’en profite pour faire deux trois courses, afin de compléter un petit déjeuner largement trop frugal pour la journée qui m’attend (enfin ça, je ne le savais pas encore).

Toujours s’intéresser à la culture locale. 😇

Les premiers vrais chemins s’annoncent : ça secoue un peu sans être trop technique, j’aime bien !

Le truc c’est que le terrain est dur, avec des fois du gros gravier porteur et d’un seul coup, on roule sur une langue de sable qui absorbe la puissance et la vitesse. C’est comme si d’un coup le moteur avait calé.  En virage ça peut surprendre !

D’ailleurs je parle de sable, mais c’est tellement fin qu’on pourrait aussi parler de farine !

Cette poussière est omniprésente et s’incruste partout ! Le kit chaine tire un peu la gueule. (PS : la jante est noire d’origine) 😅

Un passage un poil technique de trois ruisseaux qui enchaîne sur une grimpette en virage. C’est là que je rencontre deux motards norvégiens, ils sont frangins et l’aîné vient de faire une méchante chute dans la montée en virage. Sa cheville est passée sous son sac… Ça me rappelle quelque chose !

Ils repartent avant moi car je veux prendre les photos ci-dessus, changer la batterie de la GoPro et manger un cookie. (Il faut toujours prendre le temps de manger un cookie !)

Mais comme l’aîné s’est blessé assez fortement la cheville, je les rattrape et les dépasse assez rapidement. Avant de tomber sur ça …

Allô Huston ? Je crois qu’on a un problème !

Heureusement que le pont détruit est mentionné sur la carte. Les deux frères me rejoignent et nous décidons, comme nous sommes plusieurs, de tenter le passage du guet en contrebas du pont. Mais une fois la rivière traversée, il faut encore passer un véritable champ de mine qui a été bien labouré par d’autres motards avant nous.

Nous passons tous, en s’aidant les uns les autres. C’est ça l’esprit trail dirait Cigalou. Nous y avons laissé tous un peu d’énergie et mes compagnons de galère choisissent de repartir directement pour manger dans un snack et faire des courses vu que demain c’est dimanche ! Ils ont bien fait d’en parler, j’allais encore me retrouver dans la galère demain !

De mon côté, je choisis de me réhydrater et de reprendre un cookie ! Au pire on se retrouvera bien !

La suite de la routes secoue sacrément. Les nouvelles suspensions d’Angie sont validées !

Comme la rivière n’était pas suffisante pour rincer Angie de toute sa poussière, j’ai eu le droit à une jolie marre de boue toute en longueur… Sans voir ce qu’il y a comme fond, c’était trop bien ! 😅

C’est après que ça se complique, le sable fait son apparition. Pas juste une petite langue par-ci par-là, non : c’est la dune du Pilat en Suède ! (Oui j’exagère et alors ?! 🤣) J’essaie de mettre en application ce que j’ai lu ou entendu… Et BIM : une gamelle ! Rassurez-vous, rien de méchant. Mais ça pompe de l’énergie pour relever une moto très chargée sur un sol meuble.

Je n’ai pas pris de photos de la moto à terre. Mais pas de soucis, vu que 200 mètres plus loin, je remets ça au pied d’une belle montée tout en sable !

Le sable mou est vraiment profond, je n’ai ni la technique ni les pneus en état pour faire ça (je pense). Je commence à me poser des questions vis-à-vis de mon état de fatigue, de l’énergie dépensée pour relever ma fidèle Angie ainsi que la longueur de cette partie sableuse. Mais bon c’est ça aussi l’aventure, il faut sortir un peu de sa zone de confort et puis j’ai tout ce qu’il faut pour camper sur place.

Il s’avère que le sable est encore présent assez longtemps mais j’arrive à mieux gérer la moto pour ne plus tomber. Et je finis par sortir de ce mini traquenard !

Je n’ai jamais été aussi content de retrouver de la caillasse et un sol dur qui tape dans les suspensions ! Mais entre la fatigue et l’appréhension de tomber en me faisant mal, je préfère rouler assez pépère.

Pas de violence, c’est les vacances !

Le paysage est particulier, on dirait que tous les arbres ont brûlé.

Je touche au but, le chemin se fait plus sûr pour rouler vite… Sauf quand il y a des surprises et qu’il faut choper fort les freins.

Je finis par arriver à Sveg, où je retrouve les deux frangins norvégiens en faisant les courses. Ces petits malins n’ont pas fait toute la partie sableuse ! 🤣

Ce soir je vais au camping, j’ai fait 230 kilomètres et il est plus de 17 h. La facilité a du bon des fois ! Et ce soir, le programme c’est : baignade, spaghetti bolognaise (ou presque) et dodo.

PS : l’eau était super froide mais ça a fait du bien. Et le jet n’est pas aussi impressionnant que celui de Genève !