« À rouler sans aventure, on risque de rentrer  sans souvenir », disait l’ami Julien.

Pour le coup, je me serais bien passé de cette aventure. Mais commençons par le début. J’émerge un peu trop tôt de mon sommeil après une mauvaise nuit. Il faisait trop chaud dans la cabine et en plus le lit était pas terrible. Du coup je traîne mais j’arrive à partir à 9 heures tout pile.

Bizarrement je ne suis pas enthousiaste à l’idée de cette journée de roulage : sûrement la fatigue qui me fait ça. En plus du péage d’entrée de jeu !

J’arrive sur un pont qui présente un petit truc un peu singulier : une rampe avec des troncs en pente douce sous l’eau.

Au premier abord, je pensais à un passage pour les canoës, mais avec le peu de débit en amont, j’ai un doute.

Je reprends donc mes longues lignes droites qui longent une rivière.

De temps en temps, une petite bifurcation m’offre un petit changement dans la routine des lignes droites. Comme ici, avec ce chemin en herbe et ses troncs en travers, ce qui m’oblige à contourner en pleine forêt.

Mais à part ça, rien de bien folichon. Le TET revient ensuite sur ses pas pour passer de l’autre côté de la rivière. C’est là que ça devient compliqué pour moi. J’ai un coup de barre, et j’ai faim. Les deux bananes de ce matin n’étaient clairement pas suffisantes pour me caler. Je croise un bon groupe de ktmistes, histoire de rouler dans leur poussière. 😅

La rivière est jolie mais c’est difficile de la voir avec les arbres entre elle et la route. Le coup de barre s’accentue ainsi que la difficulté de la route. Techniquement, ça reste simple mais avec tous les virages et la fatigue, on est à deux doigts du calvaire.

Je fais une micro pause sur un lieu qui aurait été parfait pour un bivouac. Abris, toilettes, table et accès à la rivière !

Je finis enfin par sortir de cette section et décide de m’octroyer un casse croûte improvisé : pain sec et restes de chips ! Ça a au moins le mérite de me mettre du solide dans le ventre. Et la rivière à côté, a du débit c’est beau à voir.

Fini la ripaille, il est temps de se remettre en selle. Ca va mieux, le coup de barre est passé, j’ai des choses dans le ventre et le chemin est agréable.

Un peu plus loin, je rate un embranchement, ce qui n’est pas inhabituel. Je fais mon demi tour sans soucis, et quand je tourne pour prendre le chemin prévu, l’avant se dérobe. J’ai pris un creux avec du sable en étant légèrement sur l’angle et la sanction de mon inattention est immédiatement tombée.

Oui j’ai honte de dire qu’avec tout ce que j’ai enduré jusqu’à maintenant, je suis tombé à cause de cette petite broutille…

Bon mais du coup le bilan c’est quoi ?

Et bien le bilan c’est que suite à un mauvais réflexe, mon pied est passé sous la sacoche. Heureusement celle-ci était souple car une rigide aurait pu provoquer une fracture. Mon genou s’est légèrement tordu mais je n’éprouve pas de douleur à l’heure où j’écris ces lignes. La cheville, elle, est plus sensible. Quelques mouvements particuliers me déclenchent des douleurs mais je peux marcher.

Et Angie ? Elle est solide : un point de colle sur le phare, deux coups de pierre sur le sélecteur pour le désordre et elle est comme neuve.

Avec tout ça, j’ai vraiment qu’une seule envie, c’est de quitter la Norvège. Sur le moment vu que la cheville est chaude, ça va. Il faudra voir demain. Du coup je remonte sur Angie direction la Suède qui a l’avantage de faire partie de l’Union Européenne et où je pourrais utiliser la carte vitale européenne si besoin.

Inutile de dire que je n’ai pas fait beaucoup de photos, j’ai tracé par le TET pour atteindre la frontière.

Je décide de prendre le premier camping, choper directement une cabine pour me reposer correctement et vérifier un peu mieux l’état de ma fidèle monture. Rassurer mes proches etc etc… Quelque chose me dit que je ne vais pas être trop mal. (Oui c’est une sans alcool, ils n’avaient que ça)

Et comme c’est vraiment ma journée, je n’ai plus de gaz dans ma cartouche pour cuire mes pâtes… Une journée de merde je vous dis ! 🤣🤣

Au final j’ai enquillé 260 kilomètres aujourd’hui dont 150 avec une cheville incertaine. Je vois demain ce que je fais, mais ce soir c’est repos.