Avant de commencer à raconter le début de cette journée, je tiens à présenter mes excuses aux gens qui m’ont suivi tout au long de cette aventure et que j’ai abandonné sans nouvelle pendant presque un mois. Rassurez-vous : je vais bien. J’ai juste toujours autant de mal à écrire le dernier article car c’est la preuve indiscutable que le voyage est fini, que j’ai atteint mon but et qu’il faut rentrer. Du coup, je retarde toujours un peu l’écriture et cette fois-ci je pense que j’ai un peu abusé. Bref : PARDON les amis!

Aujourd’hui, je me lève pour la dernière fois avant d’atteindre le but de mon aventure : atteindre le Cap Nord par les chemins depuis le sud de la Suède (rigolo comme phrase). Tout est plié pour neuf heures et après un petit déjeuner composé du reste des tacos de la veille, je me mets en route en ayant une seule question à l’esprit : TET or not TET ?

Cette dernière section avant d’arriver au point le plus septentrional de l’Europe emprunte majoritairement de la route, il n’y a qu’une petite section qui passe par ce qui doit être de la gravel road. Je me dis que j’ai le temps de choisir avant d’arriver à l’embranchement qui m’oblige à me décider, sauf que je le rate et je continue sur la route principale en direction d’Alta. En même temps, la station service semblait fermée et je n’aurais pas eu de quoi revenir sur mes pas, faire la boucle et revenir sur Alta. Le hasard a donc choisi pour moi et ce n’est pas plus mal car cela m’a permis de voir de magnifiques paysages !

A un moment, je vois pas mal de voitures garées sur le bas côté, cela tombe bien car je ne me suis pas trop arrêté pour faire des photos. Je traverse une sorte de toundra miniature avant de tomber sur un magnifique spot : un pont suspendu qui offre une magnifique vue sur la Silisjohka. Je me régale et en profite un peu plus longtemps que ce que j’avais prévu en m’arrêtant.

C’était vraiment magnifique et c’est dans ces moments là qu’on regrette de ne pas avoir un vrai appareil photo pour capturer la véritable magie du lieu. Mais bon comme on dit : « c’est pas que je m’ennuie mais je ne suis pas de la commune » et du coup je me remets en route pour rejoindre Alta.

Il y a onze ans, je m’étais surtout intéressé au site d’art rupestre. Cette fois-ci, je m’intéresse plus au magasins de la ville qu’à son histoire. J’espère pouvoir trouver des cartes postales et quelques souvenirs à rapporter ! Je reste sur ma faim concernant les cartes postales mais je trouve quelques articles sympathiques dont un joli couteau norvégien.

Ensuite c’est encore une looooooongue route qui m’attend jusqu’à Olderfjord en longeant de très beaux rivages sous le soleil. Alors je ne le savais pas encore mais c’étaient les derniers rayons de soleil et de ciel bleus que j’allais voir pour le restant de la journée. C’est dommage parce que les teintes de l’eau étaient vraiment belles !

Arrivé à Olderfjord, j’en profite pour faire le plein, choper des cartes postales, des souvenirs et des timbres … enfin pas assez ! C’est incroyable cette rareté du nécessaire pour envoyer des cartes postales dans ces pays !

Et puis je reprends la route… Mais quelque chose m’interpelle (en dehors du bus d’espagnols avec qui je joue à saute mouton) : on dirait que sur la rive d’en face, les terres flottent au dessus de la mer. Alors ce ne fut pas évident à prendre en photo mais voilà ce que ça pouvait donner avec une espèce de brume qui donnait cette impression.

J’ai aussi adoré cette petite île posée au milieu de nulle part ! Elle est là tranquille, ça donnerait presque envie d’aller y passer le weekend !

Et puis la météo a sérieusement commencé à se dégrader ! Les températures ont commencé à chuter de façon significative (genre dix degrés de moins), le soleil s’est caché derrière une épaisse brume. J’ai donc commencé à m’équiper un peu mieux pour résister au froid… Parce que les grands tunnels pour rallier Honningsvåg n’étaient pas une partie de plaisir ! La température est descendue jusqu’à six degrés dans les immenses tunnels.

Je profite de mon escale à Honningsvåg pour acheter d’autres cartes postales et d’autres souvenirs (oui je suis un touriste de base et alors ? laughing ), je fais aussi quelques courses au supermarché du coin pour ne pas mourir de faim et écrire mes cartes postales au chaud.

Comme une ressemblance … Le nez et les cheveux peut-être ! laughing

Une heure et demi plus tard, les cartes étaient postées, le bonhomme avait mangé et je faisais le plein pour le dernier tronçon pour accéder au Cap Nord. La route est top mais on n’y voit pas à cinquante mètres ! Et enfin j’atteins le Graal, l’objectif final de mon voyage : le globe symbolisant le Cap Nord. Bon tout le monde sait que ce n’est pas vraiment le point le plus au Nord qui se trouve à quelques centaines de mètres à l’ouest. Mais il n’est pas accessible en moto et je n’aime pas randonner en robocop !

J’avoue que ma première impression fût la déception. La déception d’arriver en plein brouillard, une brume dense à couper au couteau et qui te masque toute la vue. La seconde impression fût aussi la déception : le parking était blindé de camping cars, de voitures qui participaient à un rallye baltique … Je sens que faire une photo seul devant le globe avec la moto va être très compliqué !

Là comme ça, on pourrait croire que la météo s’est améliorée … Mais en fait non. On ne voit même pas la mer dans une des failles de la falaise !

Du coup, nouvelle stratégie : je plante la tente comme je peux entre les cailloux, de bonne heure comme ça je dors et je mets un réveil pour trois heures du matin ! L’idée dans un premier temps c’est de bénéficier du site pour moi tout seul ou presque vers trois heures du mat. Comme ça je peux amener la moto en bas du globe pour faire ma photo sans me faire défoncer par le personnel du site. Ensuite, c’est de profiter d’une plus jolie lumière ! Il ne faut pas oublier qu’on est le 24 juin et que le solstice d’été est très proche. Donc à cette latitude, on bénéficie du soleil toute la nuit (oui la phrase est bizarre) et d’une lumière toute particulière. Dernier argument : tenter de bénéficier d’une amélioration de la météo.

Ça c’était le plan ! Dans la réalité les gens ont été super bruyants sur le parking  à côté. Il y a même un gugusse qui a voulu faire un plan drone de mon campement mais qui a perdu le contrôle de son engin qui s’est crashé sur la béquille centrale d’Angie ! Bilan : son drone a pris très cher (au moins il ne me cassera plus les oreilles) et en plus il s’est pris un savon ! Oui faire voler sa bestiole à deux mètres de la tente d’un gars fatigué et qui essaye de dormir ce n’est pas une bonne idée.

Si la météo fût plus clémente vers trois heures du matin, je n’eus pas le droit à un grand soleil. Il faut savoir que le Cap Nord est le plus souvent dans la brume d’après ce que j’ai lu. Il faudra revenir pour faire la photo avec du soleil du coup ! innocent

Des estoniens squattaient déjà le globe : photos, vidéos, drone … Les gars voulaient un souvenir de qualité ! Et moi je grognais un peu en attendant qu’ils finissent. tongue-out Mais au final les gars étaient super gentils et l’un d’eux à fait des dizaines de photos de moi avec mon téléphone ! Il me demandait même de bouger la moto pour varier les photos. Puis on a échangé des astuces pour dormir sur le site car ils pensaient que c’était interdit.

Ci dessous, le véritable bout de terre le plus au Nord de l’Europe !

Je vous laisse sur cette lecture en anglais sur l’histoire du Cap Nord. Moi je repars me coucher car ce sont maintenant entre 3800 et 4000 km de route qui m’attendent pour rentrer en 4 jours ! Du coup une petite sieste sera la bienvenue !

Voilà c’était la fin de mon aventure enfin de CETTE aventure : plus de 4500 kilomètres de chemins en Suède et Norvège. Mon premier voyage solo avec du bivouac sauvage et autant de tout terrain. Un souvenir qui me restera à jamais. En général, je ne raconte pas le retour car il est assez inintéressant … Mais sait-on jamais ? tongue-out