Aujourd’hui, le réveil est compliqué. Parce que j’ai mal choisi l’emplacement de ma tente. Au soir, j’étais bien à l’ombre mais rapidement je me suis retrouvé au soleil. Et quand le soleil ne se couche plus, ça dure longtemps et ça chauffe dans la tente !

Bref, passé 4 heures du matin, je n’ai fait que de courtes siestes, tournant et retournant dans la tente pour essayer vainement de trouver de la fraîcheur.

Petit déjeuner devenu standard : oeufs et bacon. La diète en prend un sacré coup avec ce voyage ! 🤣

Je discute avec le couple de français rencontré hier soir. Ils sont motards mais voyagent en trafic aménagé vu que madame s’est blessée à la main la veille du départ. Laissez des motards ensembles pour discuter moto et vous les retrouverez le lendemain toujours au même endroit. On papote sans voir passer le temps, partageant nos expériences. Monsieur était déjà venu au Cap Nord avec un copain à moto il y a une quarantaine d’années.

Avec tout ça, je ne pars du camping que vers 10h35 ! Et l’un des premiers chemins que je prends, sent bon la noisette (blague entre copains).

Sorti de la forêt, le sentier se met à longer la rivière et c’est fort agréable.

Et bien évidemment, le TET reprend ses marques en me faisant revenir sur de la grande ligne droite bien rapide. Certains me demandent à quelle vitesse je roule là-dessus. En général 60-80 km/h suivant l’état du chem-route, la quantité de gravier, de sable ou de terre tassée.

Ce matin, je suis plus sur un rythme de 80-100 km/h. Ça avionne : je ne suis pas venu acheter le terrain ! Sauf que les changements de revêtement ne sont pas signalés sur le roadbook. Et passer d’un gravier porteur à du sable mou sur quelques centimètres, ça fait bizarre !

Avec trop de poids sur l’avant et le réflexe de freiner, la moto commence à faire des embardées, se dandine à tout va et moi je suis bon pour changer de caleçon !

Fort heureusement, l’expérience accumulée lors de ces dernières semaines a porté ses fruits, m’évitant une chute qui aurait pu piquer.

Ça refroidi carrément les ardeurs, surtout que plus loin, il y a des sortes de trous remplis de sable sur des zones de 3 à 10 mètres. Ça fait travailler la lecture, l’anticipation et le placement sur la moto.

Je croise aussi mes premiers rennes de la journée. Ils sont en famille sur le bord de la route, vraiment posés ! Ce qui me permet de prendre des photos.

S’en suit une section de route goudronnée d’une longueur… Longue ! 🤣 Rectiligne, on se serait cru aux Etats Unis d’Amérique !

Avant de retomber sur les copains cornus. À force, ils vont finir en suovas les rennes ! Enfin là ils sont un peu nombreux pour moi et ils ne sont pas pressés pour bouger.

Un vrai groupe de manifestants français ! Il ne leur manquait que les gilets jaunes et les merguez.

Et juste après, je tombe sur le barrage qui sert à la production d’électricité. (Encore)

Et c’est le retour aux lignes droites. Mais avec une fine pluie cette fois-ci. Comme je sais qu’elle ne va pas durer, je ne remets pas (à raison) mon costume d’allemand.

À partir de ce moment, il n’y a plus grand chose à photographier. Ce sont de longues lignes droites dans lesquelles on peut bombarder comme un sale et qui me permettent de refaire mon retard de ce matin.

Je fais un point carte vers 15h30. Il va s’avérer compliqué de trouver un camping pour ce soir. Je suis dans une zone blanche du camping d’après Google. Je poursuis tout de même en faisant 80 kilomètres en une heure quinze et je me trouve un spot pour bivouaquer. Je rencontre encore quelques rennes histoire de varier un peu les plaisirs.

Sans surprise c’est l’enfer des insectes volants, mais l’essentiel est d’être bien installé, de manger chaud ce soir. Parce que mine de crayon, j’ai quand même abattu presque 350 kilomètres aujourd’hui !