Aujourd’hui dans mon petit studio, j’ai prévu de faire la grève du kilomètre. Partir le plus proche possible de l’heure du « check out » et rouler peinard. (Ça me fait penser à une réplique du film « Les valseuses » ça.)

Du coup je prends mon temps, petit déjeuner oeuf et bacon, avec des tranches de pain grillées bien sûr. Je ne suis pas venu pour souffrir. Mais alors que je range mes affaires, une petite chose me turlupine : cette sensation qu’il va pleuvoir. On sent de l’humidité dans l’air, il y a de la grisaille, ça me rappelle des vacances en bord de mer.

Je finis donc par prendre le TET vers 11 heures… Tranquille je vous dis ! Et je vois qu’à priori mon flair ne m’a pas trompé : il a plu récemment !

Je reconnais cette configuration de terre super compacte et de pluie! En Islande, la fine couche de flotte boueuse m’a valu un accident assez violent. Je vais donc rouler encore plus cool que prévu!

Un peu plus loin je rencontre mon premier élan (ou truc qui y ressemble) de la journée. Bon il faut zoomer car je n’ai pas pu m’approcher sans le faire fuir.

Et puis la pluie se décide à me saluer. Ce n’est pas de la grosse pluie façon orage d’été en France. C’est plus de la petite pluie assez fine mais continue. Du coup le terrain de jeux devient encore plus joueur avec cette couche de boue glissante dont je parlais plus tôt.

Heureusement qu’il y a le gravier pour me rassurer ! 🤣N’empêche que je suis bien mouillé ! J’ai dû sortir le pantalon d’allemand. ( Comprendre un habit de moto noir avec des grosses bandes jaunes fluo, c’est typique des allemands)

L’autre truc rigolo, ce sont les traces laissées par les autres usagers des chem-routes. (Oui ce ne sont ni vraiment des chemins ni vraiment des routes.)

Une fois qu’on est dans la trace laissée par un précédent véhicule, on y est un peu pris au piège. Chaque croisement de sillon imprime un balan à la moto. Un peu de concentration est de mise.

Je croise aussi un bébé élan qui fuit dans la direction où je vais. Je l’ai à la caméra, c’était trop beau.

Je roule aussi sur une retenue d’eau avec sa centrale de production d’électricité.

Loin de moi l’idée de me plaindre, je fais un voyage fantastique dont j’ai longtemps rêvé. Mais j’ai quand même une sensation de revoir un peu la même chose tous les jours maintenant. Des grandes lignes droites dans les forêts. Du coup, j’aime toujours autant, mais ça ne m’invite guère à faire un paquet de clichés. Même si aujourd’hui le ciel est parvenu à ajouter une nouvelle nuance à la palette de couleur des paysages.

Même certains verts sont encore plus vifs grâce à cette lumière particulière.

Bientôt 16 heures, il est l’heure de faire un bilan et de planifier le reste de la  journée. Déjà, je cherche un camping sur le tracé du TET. Deux solutions s’offrent à moi : un camping bien noté, moins loin et dans une petite ville. Ou un camping avec des commentaires récents négatifs mais dans une « grande » ville, donc avec station essence et commerces à proximité.

Au final je n’ai pas le choix, le premier camping ayant fermé. Je suis donc à celui de Arvidsjaur. Le camping a dû être bien mais il n’y a pas dû y avoir d’entretien et d’investissement pendant un bon moment. C’est propre mais vieillissant ! Quant à moi je reviens aux salades des buffets salades de la coop.

Bilan de la journée : 250 kilomètres. Ce n’est pas si mal pour quelqu’un qui ne voulait pas trop rouler aujourd’hui. De la pluie par intermittence et surtout ces maudits moustiques toujours plus présents au fur et à mesure que je me rapproche du Cap Nord !