Tranquillement ce matin, je traine un peu sur youtube et je regarde une vieille vidéo de Laurent « lolo » Cochet sur le trophée Andros. Il est quand même énorme ce mec, il teste tout et n’importe quoi ! N’empêche ça donne bien envie son histoire … Aller, j’ai pas monté des pneus crampons pour rien : une douche, un déjeuner, ça laissera le temps de charger les gants chauffants. Je prends la décision de ne pas prendre l’airbag vu que de toute façon je vais sûrement m’en coller une (à allure modérée : n’est pas un as de la glisse qui veut!).

Vérification des pressions pneus : 1.8/1.7 … ça fait un peu racing mais j’ai besoin d’adhérence donc je garde, niveau d’huile … heu faudrait que je pense à faire la vidange quand même un de ces quatre. sealed Bha on va dire que c’est tout bon, décidément le télétravail/confinement ne me réussi pas pour l’entretien des motos.

Première étape : sortir la meule du garage. Ça permet de faire un premier test en condition extrême de la monte d’Angie : les Mitas E-09. C’est galère, ça passe pas sur le virage à angle droit que je dois prendre. « Bon ben … pelle à neige ». Et me voici en route sans avoir vraiment réfléchi à un trajet qui pourrait être sympa. Bwa on verra plus tard, prenons déjà la direction de Bogève par le col du Perret. Les quelques langues de neige subsistant sur la route annihilent toute velléité d’essorage de poignée. En même temps ça fait plus d’un mois que j’ai pas posé mon auguste séant sur une moto. Donc calmos !

Mine de rien ça passe quand même super bien, en même temps je suis un poids lourd en sortie de Bogève qui vient de monter les chaînes. Heureusement ce chauffeur me laisse passer… mais uniquement moi ?! Le reste de la file de voiture derrière moi ne pourra pas passer. En fait si ça se trouve il a pas voulu me laisser passer … Bon ben DÉSOLÉ! Comme je ne connais vraiment l’état de déneigement des routes, j’opte pour une petite route tranquille qui permet de rejoindre la station des Brasses secteur de la Chaîne d’Or. L’occasion des premières photos sur le bord de route.

Arrivé dans la petite station tout le monde me regarde bizarrement, certains sont admiratifs et me font un petit signe, et d’autres secouent la tête de dépit (enfin c’est l’impression que ça donne).

Je profite de mon arrêt pour jeter un oeil à ma carte IGN histoire de voir s’il ne serait pas possible de dégoter un chemin pour faire l’idiot. Je décide donc de tirer sur Onnion et de passer par le col de Plaine-Joux (1352m). En revenant sur mes pas je tombe sur un embouteillage à l’entrée de la petite station de ski de fond de Plaine-Joux. Un panneau me fait néanmoins plaisir en annonçant que la route n’est pas salée, avec du bol je vais avoir le droit à un peu de neige !

Effectivement il y a « un peu » de neige. La route est parfaitement blanche de neige c’est un régal ! Les E-09 sont assez impressionnants et sans faire le foufou ça permet de rouler lentement mais sûrement.

« Disons une trentaine de kilomètres par heure…

– Ouais c’est bien trente … note ça. « 

J’ai bien essayé de mettre un peu plus de gaz mais le couple de la moto fait patiner le pneu arrière. C’est donc sur un filet de gaz que je poursuis en direction d’Onnion. Le tout en calculant à chaque instant si j’arriverai à faire le chemin en sens inverse des fois que ça ne passe pas plus loin.

Les gens qui marchent le long de la route me demandent si j’ai besoin d’un coup de main. C’est sympa de leur part … Franchement l’autre cochon de motard qui est venu en plein hiver se mettre dans la mouise dans la neige, il l’a bien cherché : qu’il se démerde ! Mais non il y a encore de l’entraide et de la bienveillance. de mon côté je joue le jeu en regardant très souvent dans mon rétro et me garant si besoin pour ne pas gêner la circulation.

Secrètement j’appréhende quand même un peu la descente sur Onnion. Si la route est dans le même état, vu la pente qu’il y a sur certaines sections ça promet du grand n’importe quoi.

Autant dans la montée si tu perds l’adhérence, tu restes sur place. Dans la descente, tu ne t’arrêtes plus avant le prochain obstacle.

Fort heureusement, les passages les plus raides sont bien dégagés et j’en profite pour avoir quelques images ma foi pas dégueulasses.

Et enfin j’arrive au début du chemin convoité. Mais je pense qu’un petit repérage va être obligatoire car ça sent un peu le piège mon affaire.

Bon déjà je pense qu’en prenant bien de l’élan, je devrais réussir à faire … trois mètres ? La neige est pas tassée, sans chaînes comme les copains de vie de motard, le premier arret sera le dernier.

Un arbre tombé barre le chemin, il y a des traces qui le contournent mais c’est déversant et j’ai identifié un petit piège … trois fois rien mais je pense que je vais laisser le plan pâté dans le placard et faire demi tour …

Si le pneu dérape c’est là dedans que tu finis … Classe non ?

Du coup tant pis je repars et je me décide à tirer sur Sommand par les petites routes. Et ça c’est une bonne idée! Des routes avec encore un peu de neige mais pas trop, des paysages et quasi personne. Comme ça si tu te mets dans le fossé tu te démerdes ! A l’ancienne ! Mais au moins t’es tranquille pour faire des photos.

Pis d’un coup je vois un cycliste au loin qui arrive derrière moi… Je me dis que je vais faire une photo de lui histoire de montrer que les cyclistes aussi ne s’arrêtent pas pour trois flocons …

En fait c’est un minot qui habite les maisons derrière et qui vient voir si j’ai besoin d’aide. Sympa le gament, je le remercie et lui confirme que je me suis juste arrêté prendre des photos.

Et je reprends ma route jusqu’à la station de Sommand. Non sans avoir une belle vue sur une petite colline du coin (tout au fond de la photo), et les traditionnelles photos au dessus de la cascade du Saix (moins joli que la dernière fois) et devant le panneau de la station :

L’accès au col de la Ramaz étant noté comme fermé, je me tâtais à rentrer à la maison … mais c’est comme ça on en a jamais assez. Du coup j’ai spoté une route qui part sur la gauche et qui d’après ce que j’avais déjà vu sur les cartes est un cul de sac. Ça me fera le petit extra qu’il me manque pour être pleinement satisfait.

Dans la station en elle même, un local (enfin je pense) me dit que le cul de sac est à environ trois cents mètres de plus et que je ferai bien de les faire à pieds plutôt que de me mettre une boîte… Il connait pas Raoul ce mec !! (les vieux reconnaitront). Je suis à moto c’est pas pour marcher. Par contre le parking est vraiiiiment plus loin que trois cents mètres…  ou on parle pas du même parking ou on a pas les mêmes mètres.

Un groupe de jeunes s’amuse à faire des aller-retours en bagnole en tractant une luge au bout d’une sangle. Ils sont sur cul de me voir arriver ici en moto. On discute vite fait, je leur dis que je les laisse partir devant moi pour la descente car je vais me trainer et c’est plus prudent.

C’est parti, rapidement je les perds de vue mais une centaine de mètres plus loin je les trouve entrain de manœuvrer suite à un usage « non conforme » du frein de parking. laughing J’en profite pour faire quelques photos de la route pendant qu’ils remettent leurs exploits un peu plus loin.

Donc pour ceux qui se demandent : les taches sombres qu’on voit au niveau de la route c’est pas du bitume … c’est de la glace ! laughingAutant dire que je roule sur des œufs ! Plusieurs fois j’ai senti venir la première gamelle du jour … Mais non, l’instinct de survie prédomine. Il suffit de faire confiance à la moto et à soi-même.

Une fois la route principale rejointe, je prends les grands axes pour rentrer. J’arrive même à doubler quelques pauvres hères qui se trainent… C’est dire !

Ma balade du jour ne prend pas fin en arrivant chez moi car j’ai eu la flemme de déneiger (vu qu’en télétravail) et il y a du taff pour arriver jusqu’au garage.

Un petit bilan de l’après-midi :

  • 76 km
  • 3 heures
  • températures entre -4.5°C et 0°C. Ce qui me fait penser que je n’ai pas eu besoin de mettre en route les gants chauffants même avec -4.5°C. Ça doit sûrement être lié à mes pare-mains et ma vitesse de limace.

La moyenne kilométrique ne fait pas rêver mais l’essentiel c’est que je me sois marrer, que j’ai ramené des souvenirs et le tout sans cascade en bonus !