Aujourd’hui c’était une grande journée de déglingos. Encore de superbes paysages, j’ai eu du sable, de l’eau, du soleil … mais ce n’était pas la plage.

Départ presque de bonne heure dans la mesure où j’ai fait un gros petit-déjeuné en prévision de la journée de dingue que je prévois : nouilles chinoises, un litre de jus d’orange, une banane, du pain de bûcheron … Bref de la grande cuisine.

Je me fais la réflexion que dans ce camping les gens bougent assez tôt contrairement à ceux où j’ai dormi depuis le début de semaine. Tout est replié, une douche au souffre (l’eau chaude à bien l’odeur caractéristique d’œuf pourri) Et c’est parti pour une journée comme que je ne suis pas prêt d’oublier.

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Le panneau fatidique indiquant la terrible route F-88. J’ai déjà regardé sur la carte et elle compte trois gués , je ne peux pas dire que je n’ai pas été prévenu !!

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Le début de la route est superbe. J’avoue avoir un peu de mal à m’arrêter pour prendre des photos avec l’excitation mêlée d’angoisse à l’idée de passer mes premiers gués. Mais quand même : je tape la pose !

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Mon cœur s’arrête quand je vois au détour d’un virage la rivière qu’il va falloir affronter :

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Bon c’est pas là qu’on traverse : tout va bien. Par contre j’en profite pour accrocher un convoi de 4×4 car je me sens pas trop de faire les traversées en solo. Le résultat des courses c’est que j’ai pas de photos des deux premiers gués.

Le premier gué se passe assez facilement. Avant de s’élancer, on a le cœur qui fait des grands bonds dans la poitrine car on sait que noyer la moto ici représente la fin du voyage. Je suis applaudi à la sortie du gué, je m’applodi aussi intérieurement 🙂 Un peu d’auto contractualisation ça fait toujours du bien

Le deuxième gué est carrément impressionnant, il est noté comme le plus profond de la piste. Il y a du courant, je laisse les deux trois 4×4 passer devant. Ils sont tous en face sauf moi et dégainent leur appareil photo. J’aurais même pas une image pour moi. Heureusement que la gopro tourne.

Je me lance doucement, en suivant bien la corde qui indique le meilleur chemin à suivre et … c’est le premier drame. La moto n’avance plus, le stresse augmente d’un cran. Tous les scénarii défilent dans ma tête allure grand V. Putain mais qu’est-ce que je fais ? Pourquoi j’ai pas gardé ça pour la fin du voyage ??? Pourquoi j’ai pas pris le temps d’enlever les valises et le top case qui contient TOUT mon matos électronique ??

Bon heureusement, j’arrive à me battre contre le courant et le poids de la moto. Mes pieds ne touchent presque plus le sol, mais au prix d’un bon effort je réussi à reprendre le dessus et avancer là où l’eau ne dépasse pas trente centimètres. Mais rebelote : je perds la motricité et pied. Cette fois-ci rien à faire, je passe à la baille, la moto me suivant de près.

Dans mon malheur, j’ai de la chance. Vu que la moto avait encore ses valises latérales, elle ne s’est pas complètement couchée dans l’eau, épargnant ainsi les admissions d’air et l’échappement d’une noyade.

Seul le père de famille suisse sur les quinze personnes présentes à eu la présence d’esprit d’enlever ses chaussure et chaussettes pour venir à mon secours quand il m’a vu en difficulté. Les autres filmaient ^^

Je suis vidé et je sais qu’il reste encore au moins un gué. Je fais vraiment pas le fier !! jusqu’à ce que je vois le dit gué :

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Bon vu comme ça il peut paraître impressionnant. Mais en fait c’était vraiment le plus petit de ceux déjà franchis. Sans trop réfléchir je m’élance confiant vers l’autre rive sans vraiment de difficulté.

De l’autre côté je trouve l’aéroport d’Herðubreið. Très franchement j’ai pas vu la piste atterrissage. Juste les nuées d’insectes alors que je vidange mes bottes et essore mes chaussettes. 🙂

2016-08-01 - jour 5 029 2016-08-01 - jour 5 030Il est content le kiki, c’est la tête du vainqueur !!

En repartant, je passe directement un mini gué qui me fait carrément rire au vu de ce que j’ai déjà fait dans la journée. J’en profite même pour faire une mini vidéo.

Le reste de la route F-88 est loin voir très loin d’être facile. Certes, il n’y à plus de gués à franchir mais des plaques de sable bien piégeuses parsèment la route faisant valser la roue arrière. En plus on fini aveugle avec des paysages pareils :

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Je tombe par hasard sur une très belle cascade :

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Mais la route me parait assez interminable et fatigante. Heureusement j’arrive au bout de mes peines en passant devant le camping de la cascade de Drekagil. Non sans me farcir un ou deux gués de plus.

Sur le chemin qui mène au caldeira d’Askja on peut voir (outre le gué à passer) un des appareils de surveillance géologique. Histoire de se rappeler qu’on est pas en Auvergne ici !! Les volcans ne sont pas éteints juste en léger sommeil.

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Arrivé au parking du haut, on peut enfin se rendre à pied jusqu’au but de cette journée. D’abord en passant des sortes de névés XXL

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Et enfin voir le Viti et la caldeira d’Askja. Le Viti possède une couleur vraiment étonnante, fruit du souffre et du silicium si j’ai bien compris.

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Selon les informations d’un ranger, l’eau est au alentour de 23°C ce qui explique que certaines personnes se baignent.

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Dans la mesure où je suis vraiment au bout de mes (maigres) ressources physiques, que je suis trempé et qu’il commence à pleuvoir, je ferai l’impasse sur un bain. Je me venge sur le paysage et ses contrastes incroyables

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Le retour au camping par la même petite route que j’ai prise avant est vraiment pas drôle avec un peu plus d’eau dans le gué qu’à l’aller.

Au camping, je tente ma chance pour choper un lit dans un des dortoirs qui sont présents et ça passe. La pluie aussi d’ailleurs. Douche presque chaude, parce qu’on est un peu isolé au milieu de nul part. Et je rencontrerai deux motards allemands en Africa Twin qui me confirment les dire des rangers : la F-910 est plus accessible que la F-88 de part ses gués moins profonds. En contrepartie : des rochers dans les gués et du sable plus ou moins profond tout du long. Je sens que je vais me marrer demain.

Comme il ne pleut vraiment plus j’en profite pour aller faire le petit canyon qui mène aux chutes de Drekagil juste derrière le camping.

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Les chiffres :

  • peu de kilomètres avec seulent 140 environ
  • 7 heures de roulage érintantes
  • 8 gués de tailles différentes
  • Faut remettre ça demain 🙂