Aujourd’hui un article un peu différent car il portera sur deux journées consécutives pendant lesquelles nous n’avons pas trop roulés et sommes restés au même logement.

Jeudi 10 juin

La veille, lors de notre apéro bien mérité brainstorming, une connaissance de Franck lui avait parlé de cascades qu’il fallait absolument aller voir. A priori l’accès se mérite mais en échange on accède à un lieu tout à fait magique. A part ma sœur qui préfère se reposer (ça se comprend : passagère en Corse ce n’est pas simple) nous sommes tous partants pour l’aventure.

Départ donc de bonne heure mais pas trop : on est quand même en vacances. Nous essayons de nous équiper au minimum afin d’assurer notre sécurité à moto pendant le trajet mais en même temps réussir à tout laisser sur les motos pendant la randonnée. Choix cornélien quand, comme moi, on roule entièrement équipé que ce soit pour un road trip ou pour aller chercher le pain. Sur la route qui longe la côté est de la Corse, l’ambiance des routes est vraiment différente : voir un semi remorque doubler sur une nationale ça fait toujours bizarre. On prend donc depuis Solenzara la superbe route qui monte aux aiguilles de Bavella. Et nous sommes partis pour une petite rando d’une heure et demi de mémoire. Équipés comme jaja : serviettes de plage, baskets pour les mieux lotis … sandales pour le moins bien loti. Assurément une équipe de gagnants parés pour l’aventure !

Effectivement la randonnée ne se fait pas sur un joli petit sentier tout plat. On passe de gros rochers en rochers, on rate une indication voir deux … Mais heureusement le lieu étant fréquenté, il est facile de voir d’où viennent les gens qui descendent ou de suivre un groupe qui monte. Une fois arrivés en haut, il fait chaud vraiment super chaud ! On a une seule envie c’est de profiter des célèbres piscines de Purcaraccia !

La vidéo n’est pas de moi, mais ça montre bien à quel point l’endroit est paradisiaque ! Donc en arrivant bien chauds et transpirants (au moins pour ma part), cette eau magnifique aux couleurs parfaites ne donne qu’une seule envie : s’y baigner ! Bizarrement il y a bien des gens sur les berges des piscines mais personne dans l’eau … La réponse s’impose à notre esprit, lorsque traversant un petit guet pour changer de rive, nous prenons immédiatement conscience de la température de cette eau : Pas en dessous de 10 °C mais clairement pas beaucoup au dessus non plus ! C’est assez marrant ce mot qui revient presque systématiquement quand les gens traversent ce guet : « C’est saisissant ! » Effectivement le mot convient parfaitement. N’étant pas de nature particulièrement frileuse, j’effectue une première tentative de baignade … un aller retour à la première cascade ! je n’ai pas pu rester plus tellement l’eau était froide.

Alors que notre Penseur observait les groupes de randonneurs et « canyoneurs », Franck et moi tentons une nouvelle fois la baignade. Mais avec du style (ou presque) cette fois-ci ! Le tout sous l’œil expert de notre cameraman. Inutile de mettre en plein écran la qualité est vraiment mauvaise.

Bien qu’en partageant la couleur, je n’ai pas eu le même effet effervescent qu’un cachet d’aspirine plongé dans l’eau. laughing Bref après s’être séchés et réchauffés un peu, nous entreprenons une descente qui s’annonce tout de même délicate pour Michel. Il a beau avoir des sandales de compétition, il faut prendre son temps pour éviter une catastrophe en pleine descente. Arrivés en bas : pas de chute, pas de cheville en vrac … Nous avons assuré ! Prenant des nouvelles de ma sœur et voyant que tout se passe bien pour elle, nous nous arrêterons dans la descente de la D268 histoire de casser une graine et boire un coup !

Une fois tout le monde à la maison : répartition des tâches ! Pour ma part j’ai une sorte de tâche huileuse sur un carter d’Hildr. Cela m’inquiète un peu, je vais aller chercher un karcher et surveiller l’évolution une fois propre. Franck doit retirer du cash ce que je ferai aussi. Plus important il faut refaire la tension de sa chaîne mais nous n’avons pas les outils. Il faut aussi faire des courses et les filles veulent aller à la plage. Nous avons donc deux groupes : les baigneurs avec Nat, Steph et Michel. Les exploités : Franck et moi. (pauvre de nous). Franck trouve son bonheur chez un mécano du coin qui lui fera tension de chaine, graissage et pression des pneus. Pendant que je trouve une station de lavage à peine plus loin.

C’est quand même mieux comme ça ! Et pendant ce temps là, le groupe des petits baigneurs s’est trouvé une magnifique plage pour finir leur journée.

Oui oui vous ne rêvez pas : la mer est entrain de se vider ! laughing Et pendant se temps là nous aussi nous vidons … nos verres.

Ce fût l’occasion de se faire conseiller un excellent poissonnier pour faire ripaille ce soir. De retour au camp de base l’ambiance et bonne et la soirée s’est encore super bien passée. On a dégommé tout le poisson acheté le jour même (et pourtant nous n’avons pas été léger sur les quantités)  !

Vendredi 11 juin

Aujourd’hui on roule ! Non parce que la rando, faire tarzan dans des cuvettes d’eau glaciale etc … c’est mignon mais ça ne remplit pas la vie d’un motard. J’avais donc prévu une jolie petite boucle d’environ deux cents kilomètres qui devait nous amener sur les aiguilles de Bavella, Zonza, Sainte Lucie de Tallano etc etc. Tout plein de jolies petites routes à l’intérieur des terres dans les montagnes du sud de la Corse. Tout un programme ! Enfin ça c’était le plan de base.

Le départ de bonne heure, signe que nous étions bien reposés, vers 9h30 augurait une bonne journée plutôt ensoleillée ! Un arrêt traditionnel pour le second café à Zonza fût l’occasion pour que je ne sais plus qui commence à parler d’échanger nos meules …

Hum qui a eu cette idée et qui a dit que j’étais d’accord pour prêter mon Hildr toute neuve ?

Bon ça va que c’est vous smile Donc c’est le jeu des chaises musicales : Steph prend mon 701 et moi son street 675. Michel prend le S100XR et Franck et Nat le R1200R. La troupe se met en route direction les aiguilles et nous nous arrêtons au niveau du parking pour le canyon du Pulischellu. L’occasion d’un petit débriefing sur nos essais. Pour ma part, j’ai retrouvé les sensations du street que j’avais à l’époque où j’ai fait la Corse la première fois, Steph a adoré la légèreté du 701, Nat avait déjà été passagère du R1200R et connaissait déjà le confort exceptionnel de cette moto et Franck l’a découvert.

Nous décidons de ne pas poursuivre plus loin vu que nous avions prévu de repartir vers l’ouest l’après-midi et que nous avions fait la plus jolie portion de cette route. L’occasion après la traditionnelle pause clope de ré-échanger nos motos. Franck et Nat en street, Michel en 701, Steph en S1000RX et moi en R1200R. Un arrêt au col nous permet d’admirer les aiguilles.

Comme on peut le voir sur les photos certains lourds nuages apparaissent. Alors que Franck est envouté par le son d’un Multistrada V4, nous rejouons aux chaises musicales et il se trouve que ma moto pose un problème : c’est une moto d’égoïste qui n’est pas pourvue de cale-pieds passager. Nat ne peut donc pas monter en passagère et tout le monde ne se sent pas de prendre une passagère sur une moto inconnue. Le résultat donne : Steph sur le 701, Michel sur le street, Franck de nouveau sur le R1200R et moi sur le S1000RX. Direction Zonza pour manger, le tout sous des nuages de plus en plus menaçants ! Sur les conseils de mes potes qui y sont passés, nous irons à l’Eternisula pour le repas de midi.

Ne suivant pas les conseils de la serveuse qui nous recommande de rentrer pour manger dès qu’il y aura un peu de place, nous choisissons de rester en terrasse : nous sommes seuls, elle est sympa, nous en profitons à fond. Le restaurant propose des produits locaux, les plats sont simples mais bons. Malheureusement, nous n’aurons pas le temps de prendre le dessert avant que la pluie, lourde et intense, ne vienne nous déloger. L’intérieur est classe et nous y finissons notre repas. Dans la mesure où la pluie ne semble pas vouloir s’arrêter certains d’entre nous … commencent à prendre leurs aises. innocent

Le service n’étant pas fini, et les tables à l’intérieur relativement rares, les personnes de l’établissement nous demandent si nous pouvons nous mettre dehors à l’abri du auvent. Nous acceptons et c’est l’occasion de voir l’étendue des dégâts !

C’est un truc de malade ! Les caniveaux, pourtant profonds et larges, sont pleins. Un couple est comme nous pris dans la tempête, mais ils ont l’avantage d’être en voiture … Il faut juste trouver un volontaire pour aller la chercher car elle n’est pas à côté non plus. Égalité des sexes oblige, c’est madame qui s’y colle. Au bout d’un long moment monsieur commence à être inquiet car la dame n’est pas encore revenue … Après plusieurs minutes à tergiverser, il se lance lui aussi en direction de leur véhicule. Nous les verrons un peu après dans leur voiture : en fait madame attendait (à l’abri) que monsieur vienne jusqu’à la voiture : Énorme ! laughing

Mais cela n’arrange pas pour autant notre situation ! La pluie ne faibli pas et ce que nous voyons sur les radars de pluie ne nous rassure pas vraiment !

Dans leur grande gentillesse le personnel de l’Eternisula, nous propose de rentrer et de nous poser dans la partie « salon de thé » … Vu qu’un éclair est tombé sans que j’ai le temps de compter le moindre écart entre le son et la lumière (donc tombé à moins de 300m potentiellement) nous ne nous faisons pas prier ! Avec les fauteuils et les plaides ultras cosy du coin salon de thé, il n’a pas fallu longtemps à certains pour sombrer :

A d’autres de passer en mode mémé au coin du feu un dimanche d’hiver …

Et Michel dans tout ça ? C’est le plus malin : Il s’est judicieusement placé de façon à ce que tout en surveillant les radars pluie il puisse aussi surveiller le pinard ! C’est un bon ce Michel !

Si l’on dit que les meilleures choses ont une fin, fort heureusement il en est de même pour les moins bonnes ! C’est le top départ lors d’une accalmie qui nous permet de rentrer au sec mais sur route détrempée. Vu l’état des routes chacun préfère reprendre sa moto. C’est un peu la déception pour Franck qui attendait vraiment l’essai du supermotard ! Mais de toute façon, sur route détrempée il n’y aurait pas eu de plaisir. C’est en arrivant sur la côte que nous retrouvons un superbe soleil et un ciel bleu complètement vierge de nuage. Cette année la montagne n’était pas un bon choix il faut croire.

Demain nous aurons notre dernier jour en Corse, il est donc grand temps de faire le plein de souvenirs à ramener, Porto-Vecchio étant bien moins loin que Bonifacio et sûrement moins bondé, c’est là que nous ferons nos courses. Sans oublier de boire un petit coup dans un petit patio presque secret après avoir déambulé dans les rues étroites de la vieille ville.

Histoire de profiter à fond de nos vacances, nous irons ensuite à la plage  et boire un dernier coup dans un bar de plage où nous sommes faits assassinés ! cry

Ensuite nous sommes rentrés bien sagement à notre logement … Je crois qu’une certaine personne est tombée amoureuse du 701 ! Il va falloir que je la surveille de près !

Au final aujourd’hui nous avons tout de même parcouru pratiquement 200 km malgré la météo. Ce n’est pas parce qu’on a pas suivi le plan de base que la journée ne fût pas bonne… Sinon ça servirait à quoi de partir à l’aventure ?