Ça y est, il fallait bien que ça finisse par arriver : il s’agit de notre dernier jour sur l’Île de Beauté. Mais loin de se laisser abattre nous sommes bien décidés à en profiter jusqu’au bout !

Dans un premier temps, il faut commencer par rassembler nos affaires, histoire d’y voir un peu plus clair !

Fatalement quand on picole un peu il faut aller au tri ! Le tout étant d’y aller avec style ! Sécurité rentière approved !!

Claquettes de sécurité, short et t-shirt renforcés kevlar … On est paré ! Cela dit je pense que Franck a l’air de constater une sorte de différence de poids avec Nat … foot-in-mouth Ne fait pas la maligne Steph, t’es pas beaucoup mieux en terme de style ha ha !

Il faut quand même avouer que quand on ne met pas l’intégralité de notre matériel pour faire de la moto, nous avons l’air … comment dire ? Un peu ridicules ! smile

Une fois les motos chargées, les clés rendues et les motards parés à affronter la « clavicule » comme dirait notre Bernard Pivot du ballon rond !

Dans l’idée aujourd’hui nous reprenons le ferry à Ajaccio, mais on ne va pas y aller directement vu que l’embarquement n’est prévu que pour 19 heures. Histoire de varier un peu les plaisirs nous délaissons la magnifique D368, que nous avons littéralement poncée ces derniers jours, au profit de sa voisine la D59. Cette route aussi est superbe et nous fait emprunter le col de Bacino ! C’est un régal, on retrouve un peu plus les maquis du début de notre périple au fur et à mesure que nous nous rapprochons de Levie. C’est d’ailleurs dans cette petite ville que nous ferons un arrêt pour le second café matinal. Celui du petit déjeuner ne suffisant jamais. innocent

Dommage je n’ai pas de photo mais ce bistro … c’était une véritable image d’Épinal! Le long de la route principale, les vieux qui sirotent leur boisson en lisant tranquillement le journal, d’autres qui commentent je ne sais quoi. Tout le monde est posé à la fraiche, tranquille : Parfait ! Mais nous avons encore de la route et nous prenons la direction de Sainte-Lucie-de-Tallano, dommage c’est aussi la direction de ce semi remorque qu’il ne sera pas forcément aisé de doubler. Et enfin direction Sartène par une route bien roulante : ça change !

A Sartène, j’ai proposé à Franck de tester le 701. Même s’il aura les valises à trimbaler, je sais qu’il attendait ça et qu’il devrait apprécier ! De mon côté, je passe d’un vélo à un char d’assaut sous stéroïdes avec en prime une passagère ! Bon c’est pas que la sœur est lourde mais je ne conduis jamais de passager. Peu après Sartène nous aurions du quitter la très agréable route de moto GP … je veux dire la T40 pour la D48 et tracer direction Campomoro … J’ai raté la sortie ! Par contre Franck n’a pas oublié de profiter de cette portion de pornographie motarde qu’est cette route. Ce n’est que quand j’ai commencé à reconnaitre le rocher de Roccapina que je me suis douté de quelque chose !!!

Ce fameux rocher qui sous un certain angle et avec un peu d’imagination, fait penser à un lion affalé sur son rocher entrain de profiter du soleil. Genre comme ça mais en plus gros :

Bref je m’arrête avec les autres mais comme Franck était devant : impossible de le prévenir… Il a bien fini par revenir ! Petit point de situation : l’embranchement que j’ai raté était 19 kilomètres plus haut … PAS MAL pour une erreur de navigation ! A ma décharge, n’étant pas sur ma moto, je n’avais pas le GPS devant les yeux pour voir qu’il fallait tourner. Trop occupé à essayer de suivre Franck qui traçait comme une balle sur Hildr. Il est midi et Franck nous dit qu’il a vu un endroit où manger lorsqu’il a fait demi tour. Parfait ! Nous continuons donc d’aller dans le mauvais sens, mais pour la bonne cause. Et je garde le S1000XR … Ou plus exactement Franck garde le 701.

On ne va pas rechanger maintenant on est presque arrivé !

Ben voyons ! laughing Il me semble qu’il apprécie son essai. Ce midi, nous mangeons à la casa di Roccapina. C’est bon, la petite mamie qui est aux cuisines et un peu en salle, à l’air d’avoir un caractère bien trempé et nous passons un agréable moment le tout avec vu sur le lion et sur les magnifiques paysages que nous offre la côte.

La plage de Roccapina juste en dessous du lion nous fait clairement envie avec son eau turquoise. Ce serait l’occasion de ne pas déroger à la tradition de la baignade/sieste après manger ! Mais on nous fait comprendre qu’à priori pour y aller il y a du chemin et que même si à vol d’oiseau ce n’est pas très loin, ce n’est clairement pas rapide d’accès. Comme on a un bateau à prendre et que je sais qu’à Campomoro on pourra se baigner, nous reprenons la route… Je reprends ma moto aussi. ll ne faudrait pas déconner non plus ! laughing

Cette fois-ci je ne rate pas l’embranchement pour tirer sur Campomoro. Malheureusement la route n’est pas très agréable à rouler. On ne croise pas grand monde, ce qui est toujours agréable, tout particulièrement sur une route qui n’est pas toujours bien  large. Mais le bitume n’est pas folichon sur une grosse partie de la route. Heureusement tout change lorsque nous rejoignons le Belvédère. 

En débarquant dans le village de Campomoro, la vue sur la mer est fantastique avec le bleu intense de l’eau. C’est décidé nous nous baignerons ici !

Bien entendu la difficulté quand on est motard c’est qu’il faut se changer … Non parce que se baigner dans cette tenue alors qu’on crève de chaud ce n’est vraiment pas une bonne idée ! En plus je suis sûr que ça ne flotte pas … Matos de merde !

Comme on peut le voir sur ces « images d’archive », il faut se contorsionner un peu pour se changer et en plus on prend une place folle avec les vestes, les bottes, les pantalons, les casques …Mais très franchement ça en valait la peine ! L’eau était agréable, le cadre idyllique! D’ailleurs ça me fait penser que j’ai pu me baigner tous les jours de ce voyage !

En plus il y avait une terrasse de bistro juste derrière nous, histoire de profiter encore un peu plus de la vue et du moment !

Mais il fallait bien se remettre en route car nous étions encore assez loin du port si nous souhaitions suivre l’itinéraire prévu. En effet j’avais repéré une route qui faisait tout le tour du Capo Di Muru. De la bonne petite route comme j’aime : étroite, très sinueuse avec un rythme très haché ! Le tout dans de magnifiques paysages. 

Malheureusement avec une semaine de moto dans les pattes, je crois que mes compagnons de route ne partageait pas mon enthousiasme pour ces petites routes et les points de vue qu’elles offrent sur le littoral. innocent Par contre je peux toujours compter sur eux quand il s’agit de faire une pause pour boire un coup ! Nous découvrons la paillote mico beach sur la plage de Portigliolo. Charmant endroit, surtout que pour une fois ils ont autre chose que de la Pietra ha ha !

La patronne est sympa, est elle posée en terrasse et discute avec sa pote en picolant son rosé … tranquille ! On prend un peu le temps de récupérer car la température nous fait un peu de mal avec l’équipement moto qui tient chaud et de plus nous ne roulons que lentement du fait du rythme de la route dont je parlais plus haut.

Mais le pire nous attend : longer le golf d’Ajaccio via les petites villes balnéaires qui s’agglutinent le long du bord de mer. C’est assez joli dans un certain sens avec ses routes bordées de palmiers mais on avance à allure réduite et on meurt de chaud !

Arrivés bien avance, nous en profitons pour nous poser non loin du port sur une place un peu à l’ombre. A proximité de là où nous avons pris notre petit déjeuner en arrivant en Corse, une semaine plus tôt. L’ombre, sa relative fraicheur, et une boisson fraîche font plaisir. Une fois réhydratés nous élaborons un plan de bataille : trouver de la nourriture pour éviter de se faire assassiner sur le ferry pour de la nourriture de mauvaise qualité, acheter les derniers souvenirs, s’approcher du port, embarquer, dire au revoir à la Corse.

Nous avions été prévenus que le bateau avait été décalé d’une heure par rapport à l’heure prévue … mais là il est l’heure et il n’y a toujours pas de bateau ! A priori il aura du retard … Vive Corsica Ferries !

Non blague à part, si vous devez aller en Corse, je vous les déconseille : les cabines sont vraiment pourries, la bouffe sur le bateau est vraiment bas de gamme, et surtout ils ne sont pas correctes avec les clients : des amis ont eu leurs ferries en journée purement et simplement annulés. Sur le bateau du retour, ils avaient embarqué plus de motos que ce qu’ils pouvaient attacher avec leurs boots! Du coup mes potes ont du sortir leurs propres sangles … et encore heureux qu’ils ont flairé le piège car les marins ne les ont même pas prévenu que leurs motos ne seraient pas attachées pour la traversée !

Bref cela nous laisse le temps de manger et même faire de la petite mécanique (Ha ces BMW … )

Le bateau fini tout de même par arriver et nous pouvons embarquer. C’est le moment de faire nos dernières photos de l’Île. On pourrait presque entendre le fameux « I’m a poor lonesome cowboy » de Lucky Luke alors que nous même nous éloignons de cette magnifique terre corse dans le soleil rougeoyant… Une pietra à la main, bien évidemment.

En ce dernier jour nous avons parcouru 223 kilomètres en un peu plus de 9 heures de route et ce malgré 4 heures de pauses diverses. Parce que se sont des vacances avant tout, il est naturellement important de faire des pauses et profiter de ce qui nous entour.

Épilogue

Nous avons débarqué le lendemain matin à Toulon et comme toujours notre cher Michel les bons tuyaux connaissait quelqu’un du coté de Lauris. Fun fact comme disent les anglais : j’ai réussi à parcourir 280 km sur un plein de 13 litres … J’ai fait pas mal de sueur mais c’est passé. Notre hôte, Manu, étant lui aussi motard, mais plus dans les chemins que les routes, nous propose de nous accompagner et de servir de guide dans le parc naturel régional du Lubéron. On avait pas fait 200 mètres que j’avais compris que le rythme allait être totalement différent du notre ! Il a fallu se cracher salement dans les mains pour suivre le 1150 gs jusqu’à Malaucène ! Chapeau l’artiste : c’était propre et léché ! Pas de trajectoire approximative, ce fût un régale de te suivre ! Après Malaucène où nous avons mangé tous ensemble, nous sommes chacun repartis de notre côté. C’était la véritable fin de notre voyage.