Aujourd’hui c’est la journée des gués. J’en ai tellement passé que j’ai arrêté de les compter. C’est ma plus longue journée en terme de kilomètres, de piste et de rivières traversées.
Ce matin ça caille méchamment dans la tente. Ce qui n’aide pas à décoller de bonne heure. Mais après un thé bien chaud, je me mets en route. Je discute avec un allemand qui semble bien connaître : « Nan y a juste trois gués et seulement un de méchant. Je fais ça depuis six ans (en 4×4) fait moi confiance ». Ce à quoi je répondrai avec du recul « Mon cul oui !!! »
Top départ il est 9h34, 9h38 j’ai déjà de l’eau dans les bottes … Décidément, elle commence super bien cette journée 🙂
Comme c’est le premier et qu’il y a de gros pavés, je passe en étant à côté de la moto. Mais rapidement les gués moins importants s’enchaînent.
Le tout dans un paysage franchement moche 🙂
J’arrive à un gué vraiment costaud : il est pas vraiment profond mais par contre il est vraiment large avec toujours des cailloux assez gros au fond.
Je suis bien content, sans être aussi à l’aise qu’un pro, je passe de mieux en mieux.
Les super bottes gore-tex de la mort qui tue ont abdiqué depuis un long moment. Ce qu’il y a de cool, c’est qu’il y a tellement de gués que quand l’eau de mes pédiluves perso commence à se réchauffer, un nouveau gué se charge de la changer histoire de conserver les pieds au frais … Service quatre étoiles ça 🙂
Depuis le début je contourne un immense glacier sur ma droite : Le Hofsjökull
Mais sans zoom correcte il est difficile de l’apercevoir sur les photos. Et voici qu’en face se déssine un autre glacier : le Vatnajökull. Qui sur la carte s’annonce encore plus immense que le premier.
Et entre les deux une immensité désertique avec une moto jaune au milieu 🙂
Encore un gué … ça m’avait manqué. Et il s’annonce bien large en plus le saligaud
Suivi de deux jumeaux dont le premier a quand même pas mal de courant.
M’apprête à sortir du parc du Vatnajökull, celui-ci me présente une autre face qui rend vraiment pas mal sous la lumière.
Ça devait être pour me faire oublier le « double gué » qui se pointait devant moi … Bordel mais ils le font exprès ou bien ??
Une famille en 4×4 attendra que je passe en premier pour s’élancer. J’en avais un peu marre de sonder les gués alors après un très rapide repérage du premier je me dis que le second sera du même tonneau… ou pas. heureusement que je me suis lancé avec beaucoup de candeur et donc assez de vitesse pour passer. Mais du coup je tiens à rappeler une règle de base quand tu veux faire le bourrin dans les gués :
FERME TON PUTAIN DE CASQUE
Bilan : Une cagoule humide … Même s’il fait soleil, avec une température de dix degrés, on ne peut pas dire que ça fasse du bien. Mais enfin je sors du parc national.
La route est cassante. il y a beaucoup de petits cailloux qui dépassent, certains ne peuvent même plus être qualifiés de petit. Je roule fort, Maya encaisse. Je dois avouer qu’elle m’impressionne cette petite bécane, je pense qu’on peut lui décerner une médaille pour ce qu’elle a enduré aujourd’hui.
Et puis forcément c’est reparti pour le bal des gués :
Entrecoupés de route bien caillouteuses et de vues sur les glaciers.
Et c’est sur une de ces portions que j’ai bien cru crever la chambre à air avant en tapant un peu fort sur un caillou qui dépassait. Mais finalement tout a bien résisté.
Les gués s’enchaînent sans plus de difficultés jusqu’à ce que je rencontre un qui est vraiment large.
Tout d’abord analyser la chose.
Heureusement pour moi, j’ai pu trouver un chemin qui soit pas trop profond. Il fallait « juste » faire attention où on pose ses roues dans la mesure où le fond est jonché de cailloux allant de la taille d’une balle de tenis à celle d’une boule de bowling !! Et au final tout s’est bien passé
Du coup je m’accorde mon premier repas de la journée : une pomme 🙂 C’est pas avec ça que je vais faire une indigestion.
Bon par contre je n’avance pas … il me reste encore plus de soixante kilomètres à faire. Tant pis, je savais que ça allait être une grosse journée de roulage !! Le paysage est toujours aussi saisissant, on ne s’en lasse jamais. A droite une eau bien bleue :
Alors qu’à gauche c’est plus de l’eau de glacier qui va du bleu turquoise au gris en fonction des reflets du soleil.
Encore une fois, dès que le terrain s’y prête, je fais des pointes à une centaine de kilomètres par heure. Et encore une fois je me prends pour un concurrent (attardé) du Dakar, seul au monde.
Je sens quand même qu’il faut que je ralentisse quand je me fais une belle frayeur en arrivant dans un ‘S’ bien sablonneux. La route est encore longue, le voyage aussi alors je ralenti. Ça me permet de mieux voir le paysage, notamment cette belle eau turquoise de près.
Et puis de voir qu’il n’y a pas que Maya qui est sale 🙂
Plus tard je croise un nouveau pont qui enjambe un mini canyon. Content qu’il y ait un pont cette fois… parce que j’ai oublié d’emporter un houloucouptère !!
Un peu plus loin, la F-26 longe le lac Porisvatn qui semble alimenter une usine hydroélectrique. Les couleurs sont encore une fois très belles.
Et c’est à cet instant que j’entends la musique de top gun dans mes oreillettes. (TOP GUN ANTHEM dans ma playlist) J’avoue que ça colle plutôt parfaitement au paysage !!
Je sors enfin de la partie piste de la F-26. Une station service n’est pas très loin et ça tombe bien. je mettrai 15,38 litres… pour une capacité de 16 litres 🙂 Heureusement que j’avais prévu un bidon de 5 litres supplémentaire. Je rencontrerai un motard espagnole qui roule en F800GS version adventure, il va au Landmannalaugar ce soir. Il trimbale un drone dans une de ses valises latérales… un sacré numéro ^^ .
Je me fais la remarque que Maya est bien sale aujourd’hui… surtout par rapport à la belle voiture à côté d’elle.
Je verrai aussi qu’elle a un verre des phares avant de fissuré… Bon, s’il n’y a que ça ce n’est pas pire. Trois françaises m’indiquent qu’il n’y a pas d’électricité au Landmannalaugar. Je poursuivrai donc la route jusqu’à un camping vraiment pourri. Je pense que demain j’irai au Landmannalaugar, et qu’après je me dirigerai vers Selfoss qui semble être une ville de plus de cinq mille habitants. je pourrais m’y reposer la fin de journée dans un bon camping j’espère.
Les chiffres du jour :
- 210 km environ dont 165 de piste. C’était éreintant mais énorme à faire.
- La conso a augmenté à 5,3 l/100km. Une des raisons est que je laisse le moteur tourner à l’arrêt pour recharger les batteries de la gopro.
- 8 heures à crapahuter dans les F-Roads
- A part ce premier gué, j’aurais franchi tous les autres les fesses posées sur ma selle. Pour moi ça marque un peu de progrès 🙂
En tout cas tu manques pas de flotte, elle est potable ?
Il parait qu’elle l’est. Pour ma part j’évite de trop boire la tasse dans les rivières 🙂
Dans les camping à l’intérieur des terres c’est bien la même eau qui est aux robinet
NOus avons fait la F26 jusque LAngafell ou quelque chose comme cela. Là nous sommes restés au camping pour la nuit (camping avec le hotpot à l’extérieur), tentes et motos givrées le matin.
Puis nous sommes partis et le premier gué que tu montres c’est celui que j’ai fait en couchant la moto au milieu :/// enregistré sur Gopro avec cris de secours pour essayer de tenir la moto le plus longtemps possible :))))))
Erreur de débutant: ne pas aller reconnaître avant (on avait fait trois mini gués la veille et je pensais qu’on était dans la même catégorie: et non, c’était un poids welter par rapport à un plume :0000
APrès nous avons bifurqué vers la F752 pour remonter vers le nord au lieu de descendre la F26.
Nous rejoindrons bien plus tard le landmmannalaugar par la F35 (sans la Triumph mais avec triomphe)
C’était le pied.
Dommmage pour tous les beaux gués sur la F26 – pour l’an prochain encore 🙂
Nous partageons entièrement ton commentaire sur l’eau dans les bottes et l’état des motos 😉
Sur la F752 un très beau gué avec sortie en montée dans le sable noir bien mou 😉
C’est LE gué de la journée que j’ai passé en me mettant à côté de la moto. Sinon tous les autres sont passés plus où moins bien en restant sur la selle.
Vous revenez l’année prochaine ?? Philippe va s’entraîner pour faire honneur à la triumph alors 🙂
De toutes les F-roads que j’ai fait pour l’instant je trouve que la 26 a été la plus jolie. La 225 pour aller au Landmannalaugar était magnifique aussi mais il manquait un peu ce challenge physique de la 26 ^^