Je n’ai pas choisi ce titre parce que je suis petit et velu des pieds. Mais si j’ai pu réussir à atteindre Askja, je pourrais seulement dire que tout s’est bien passé quand j’en serai revenu.

Ce qu’il y a de bien dans les dortoirs c’est qu’il n’y a pas besoin de réveil. Il y a toujours quelqu’un qui pense à mettre le sien … Il faut juste que l’horaire nous corresponde quoi. En même temps je note que le réveil a sonné mais que personne ne se lève 🙂 Du coup réveillé à six heures, j’essaye de me rendormir parce que les rangers m’ont dit que leur collègues « campaient » vers les gués à partir de dix heures du matin pour aider les touristes dans mon genre. Mais rien à faire je tourne et retourne dans mon duvet sans réussir à retrouver le sommeil.

La moto est chargée et je décolle vers sept heures avec une petite boule au ventre. Oui car je ne sais pas du tout à quoi m’attendre avec le sable dont parlaient les allemands, ni avec les gués qui sont remplis de gros cailloux. En fait je suis tellement à l’ouest que j’y pars … vers l’ouest. Sur la partie de la F-910 qu’il ne faut surtout pas prendre en moto selon les rangers !! Je fais juste quatre à cinq kilomètres avant de m’en rendre compte quoi.

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Je reprends donc la bonne route qui commence par un petit gué traversé la veille. Comme il n’avait pas posé de soucis la veille, je n’hésite pas à m’y engager de bon cœur !! Sauf qu’il y avait quand même plus d’eau que dans mes souvenirs. Mais ça passe quand même et tout en restant au sec en plus !!

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Maya est raccord avec la couleur des panneaux locaux 🙂

Je retrouve relativement rapidement mes marques sur cette route parcourue la veille et je prends la F-910 au niveau de l’embranchement avec la F-88. Tout de suite je tombe sur du sable humide qui tente de faire faire du swing à l’arrière de ma moto. Au bout de quelques minutes l’adaptation se fait et j’arrive à rouler assez sereinement. Il reste quand même des portions où je passe sur le ralenti de seconde, pieds sortis à cause du sable qui est présent en quantité plus importante.

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Des fois je prends le temps de m’arrêter pour voir que je suis quand même loin de tout, seul au monde et que je dois faire confiance à des panneaux et aux traces des autres véhicules passés avant moi.

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J’arrive à un pont et la barrière est fermée. Je commence à me poser des questions : Suis-je sur la bonne route ? Est-ce que c’est fermé parce que le reste de la piste est impraticable ?? Au final je tente quand même l’expérience et je me lance dans une partie de la piste qui est fort sympathique avec des rochers plats qui créent des tremplins et du sable peu profond dans lequel je joue avec la dérive de la moto.

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Encore un pont avec une barrière, sauf que celle-ci porte un écriteau : « Bienvenu dans le parc… blablabla … merci de bien refermer la barrière après vous » Cool. Je continue et même si je ne fais pas de photo, j’en prends plein les yeux tellement le paysage est beau.

Et puis forcément arrive le premier gué. Je décide de filmer l’aventure. Au final je ne prends même pas la peine d’enlever les bagages de la moto tellement le gué me faire rire. Ça passe direct du premier coup sans aucune difficulté.

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Je repars en étant très satisfait de mon passage. Toujours de la belle piste qui déroule sous mes tétines, et j’arrive au dernier gué de la piste (enfin ce que je croyais). Celui là me fait déjà un peu moins rire. Il est plus large, les cailloux sont effectivement assez gros sans que ce soient des rochers et la hauteur d’eau semble être au niveau du genou… Bon on est pas là pour acheter le terrain alors je me lance !!

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J’enlève juste le top case qui contient l’électronique et je me lance sous les yeux de la caméra. Au bout de quelques mètres, je me rends effectivement compte que ça ne passera pas en restant sur la moto avec les gros cailloux. Donc je finirai en étant à côté de la moto en gérant la première pour me sortir du gué. Forcément l’eau a pénétré mes bottes mais c’est pas grave : j’ai passé mon gué avec succès et sans aucune peur se faisant.

Je suis tellement content que je repars en trombe dans une piste qui me convient de mieux en mieux. J’étais à l’aise sur la brêle, j’avais trouvé la vitesse à laquelle rouler pour éviter les chocs des vaguelettes de sable sur le tracé (plus de 70 km/h). Tout de suite, je me suis cru au Dakar (il en faut peu). Au taquet avec des pointes à une centaine de kilomètres par heure sur une piste désertique, je revoyais dans ma tête les image du vrai Dakar, celui des années 90. Avec De Rooy qui se tape la bourre en DAF aux côtés de la 405 de Vatanen.

Bon forcément j’ai pas ce niveau, mais ça reste grisant. Je croise un convoi de motard en 1200 GS flambant neuves et je me fais la réflexion que ce sont des fillettes de passer par là. En fait ils sont justes mieux préparés et ils se sont renseignés sur la dureté des F-Roads je pense 🙂 Je passe encore quelques grosses flaques pour finir de remplir mes bottes et je sors officiellement de la F-road pour rejoindre la 901 faite quelques plus tôt. Je peux officiellement dire que j’ai survécu à Askja 🙂

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Après la joie d’avoir réalisé cet « exploit » (pour moi c’en est un) je me prends une pluie bien fine et bien froide. Je pensais, à la base, rejoindre Akureyri pour résoudre mes problèmes de camera, mais en passant devant les bains de Mývatn je me décide pour un arrêt purement touristique dans ces bains naturellement chauffés. Il est onze heures trente quand j’y rentre.

C’est cher !! 4000 couronnes islandaises, soit huit douches de cinq minutes dans les campings, auxquelles il faut rajouter la location d’un maillot de bain, et trois petites bricoles… 🙂

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Le petit truc en plus c’est les bières !! C’est pas vraiment donné mais on peut boire une bière bien fraîche en restant dans les bains … et en plus on vous l’apporte !! Mais que demande le peuple ?? (payer moins cher les bières)

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La petite bière blanche « façon belge » est carrément bonne !!

Je m’en collerai trois derrière la cravate avant de partir cinq heures après être entré dans la piscine. J’ai vraiment aimé : il y a des zones différentes à température différentes. La couleur est particulière, de même que la texture de l’eau qui est presque laiteuse. Il y a différents aménagements pour s’asseoir et le contraste entre les 10° à l’extérieur et les 30 à 40° de l’eau est divin. Rafraîchissant la tête alors que le reste du corps se réchauffe.

C’est une gageure de repartir et de remettre les bottes froides et humides. Je changerai mes plans initiaux en me remémorant mes discussions avec Jean-Michel et sa femme. Direction Húsavík pour aller voir les baleines demain. Je ferai le plein à Reykjahlíð puisque pour la première fois que je suis sur l’île ma réserve s’allume. 312 km c’est à ce jour la plus grande distance parcourue avec un plein en Islande.

Arrivé à Húsavík je choperai un camping avec wifi pour mettre à jour le blog, recharger mon matériel et ensuite manger. Oui parce que ça fait quand même vingt quatre heures que j’ai pas mangé. Du coup célébration avec un méga burger et la portion de frites qui va avec. Quand on dit qu’on à faim en Islande ils déconnent pas :

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Sur le retour je verrai cette magnifique … « voiture » ?

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En rentrant, je ferai un examen de la moto et j’ai bien fait :

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Alors que normalement ça devrait être comme ça :

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Comme dirait Sean Bean :

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Mais le tribut reste faible en comparaison de ce que ça aurait pu me couter : le voyage. J’irai me coucher un peu plus tard que d’habitude puisque le safari des baleines ne décolle qu’à dix heures

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Les chiffres du jours :

  • Environ 230 km
  • Un peu plus de 5 heures de roulage
  • Un support de longue portée cassé
  • La banane d’avoir survécu